Astrologue, Cf. Simon de Phares, Recueil, XI, 102 : "Maistre Angel Catho, arcevesque de Vienne, grant astrologien, vint en France avecques le prince de Tharente. Cestui, congnoissant par sa science l’infortune du duc Charles de Bourgoigne, advertit son maistre de s’en aller trois jours devant la bataille qui fut devant Nanci. Aucuns dient qu’il predist la prinse du duc de Gueldres. Quoy qu’il en soit, a cause de sa science, le roy Loys le eut en moult bonne estime et lui donna ladite arceveschié de Vienne. Avecques cestui j’ay conversé souvent et ay veu par experience qu’il estoit bon astrologien et de subtil engin et lui feiz son partement pour soy retirer a Romme, pour les envies que aucuns du Daulphiné orent contre lui, qui plusieurs foiz faillirent a le tuer, et le fiz partir des Celestins de Lion et chascun pensoit qu’il eust pris medicine laxative et fut oultre les mons, avant que nul s’en apperceust."
Angelo Cato de Supino (v. 1440 - 1496) est l’un des personnages les plus hauts en couleurs du Recueil de Simon de Phares. Intellectuel de renom, il est professeur de philosophie et d’astrologie à l’Université de Naples, de 1470 à 1474, auteur d’un traité sur la comète de 1472, co-éditeur de plusieurs ouvrages médicaux en 1474-1475 (Matheus Silvaticus, Antonius Guainerius et Mesué). Homme de cour, il se fait connaître de Charles le Téméraire au cours d’une ambassade en 1475 où il accompagne Frédéric de Tarente. Transfuge du duc de Bourgogne, il entre comme médecin au service de Louis XI en 1476 et acquiert une rapide célébrité, due au fait qu’il aurait prédit l’issue des batailles de Morat et Grandson et connu avant tout le monde le résultat de la bataille de Nancy où le Téméraire trouva la mort, dont il aurait été le premier à prévenir le roi. Philippe de Commynes, dans ses "Mémoires" (éd. critique par J. Blanchard, Genève, 2007, t. II, p. 329), ne parle que des prédictions de Cato – le destinataire des "Mémoires" – concernant Morat et Grandson, mais sa prescience au sujet de la bataille de Nancy est attestée par des sources plus tardives. Sa faveur auprès de Louis XI à la fin du règne, matérialisée notamment par le don, en octobre 1482, de l’archevêché de Vienne, semble cependant due au moins autant à son bon sens de médecin qu’à ses talents d’astrologue : Commynes rapporte (op. cit., t. II, p. 461) qu’il a été le seul, lors de la première attaque d’apoplexie du roi, à avoir eu la présence d’esprit d’ouvrir la fenêtre ! Quant à l’incarcération d’Adolphe de Gueldres en 1471 par le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, il y a fort à parier qu’il s’agit d’une prédiction post factum. Voir les preuves des Mémoires de Commines par Godefroy, t. II, p. 304-305 ; Gams, II, p. 655 ; Thorndike, IV, p. 425-428 ; Wickersheimer, I, p. 26-27 ; A. de Ferrari, DBI, XXII, p. 396-399 ; C. A. J. Armstrong, The Usurpation of Richard the third..., 2e éd., Gloucester, 1984, p. 26-50.
Le monastère des Célestins de Lyon, situé à la «part de l’Empire» et fondé en 1407, est l’objet de la protection des ducs de Savoie et du roi de France Charles VIII (Voir A. Péricaud, Les Célestins de Lyon, Lyon, 1840). |